Jacques Lemaistre appartient à ces générations d’avant mai 68 élevées dans le culte des Lumières. Tout élève voulant intégrer une « Grande école » devait, pour passer son baccalauréat, affronter une version latine dotée de la même importance que les mathématiques, la physique et le français. Cet éclectisme l’a accompagné toute sa vie, entretenant une curiosité multiforme.

       Après des études d’ingénieur, il effectue un service militaire où sa formation scientifique lui vaut de se confronter à un monde où l’on parle essentiellement de « systèmes d’armes », de calculateurs et d’électronique. Tout naturellement, rendu à la vie civile, son premier emploi le voit participer à l’épopée spatiale en travaillant sur des systèmes de guidage de fusées et de satellites. Cela lui permettra de côtoyer aux États-Unis et en Europe d’autres compagnies industrielles, de découvrir d’autres méthodes de travail, d’autres mentalités, d’autres univers professionnels. Mais, parfois un peu fâché avec la rigueur grise du monde des ingénieurs, il finit par rejoindre le service informatique d’un leader de la distribution française. Pendant plus de dix il découvrira avec émerveillement les rouages d’un groupe important et la multitude de compétences indispensables à sa bonne marche : du marketing à la logistique, où il assumera des responsabilités importantes.

       Tenté par l’entreprise individuelle, il en découvre avec surprise les contraintes. Finalement, après un désinvestissement heureux, il met son expérience au service de grandes sociétés…

       Rattrapé par la retraite, il se rappelle que sa famille est tourangelle, que sa mère était fière de son dolmen de la Pierre-Chaude à Paulmy et qu’il connait mal son propre territoire. Il se lance alors dans une exploration pour se l’approprier, en partant à la chasse aux mégalithes de façon scientifique…